L’initiation d’une politique de quantitative easing par la BCE début 2015 a largement été plébiscitée par les marchés financiers, justifiant dans une large mesure le rebond des indices boursiers européens en début d’année dernière. Outre l’évacuation du risque souverain que représentait ce passage à l’acte, on escomptait surtout de cette initiative les retombées positives du regain de compétitivité que procurerait la chute de l’euro qu’elle suggérait. De fait, entre le mois de décembre 2014, lorsque la garantie fut donnée que telle serait la direction de la BCE, et la mi-mars, la devise européenne a enregistré une chute de presque 16 % contre le billet vert, s’échangeant ponctuellement à 1,05 USD, son plus bas niveau depuis plus de dix ans. Le taux de change de l’euro n’a pas significativement bougé depuis. Si le changement d’anticipations sur la politique de la Fed a fragilisé le dollar, l’euro a conservé jusqu’à présent, aux environs de 1,11-1,13 USD, une parité nettement inférieure à ce qu’elle a été au cours des dix dernières années.
Comment se fait-il, dès lors, qu’un tel ajustement n’offre pas de résultats plus tangibles sur l’activité et les marges des entreprises européennes et que les parts de marchés s’étiolent ?