L’ordre du monde élaboré par les alliés aux lendemains de la 2nde guerre mondiale s’est bâti sur l’organisation d’une coopération internationale dont les principes peuvent être grossièrement résumés par les deux points suivants : (1)Les pays ont intérêt au commerce, qui les enrichit. (2)Ils n’ont pas intérêt à la guerre, qui les appauvrit. On consacre, par là même, le primat de l’économie et du commerce sur le militaire et le politique, tout en épargnant des vies humaines et en permettant l’enrichissement des individus. Pour qui veut aller plus loin, cet enrichissement conduit à une démocratisation des régimes. Si, contrairement à ces préceptes, la notion de protectionnisme a déjà refait surface ces dernières années, celle d’expansionnisme territorial reste quasi-unanimement combattue. La réponse occidentale à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de V. Poutine s’inscrit dans ce schéma : la Russie est, économiquement, un « petit » pays qui va payer très cher son non-respect des règles internationales. Là où le bât blesse, c’est que la différence de régime et de conception entre les démocraties libérales occidentales et la Russie risque de faire échouer cette approche comme cela a déjà été le cas après 2014. Mais, surtout, le retour de la guerre, « irrationnelle » d’un point de vue économique, marque, pour le meilleur ou pour le pire, celui du politique au premier plan de la compétition internationale.
Avec la crise russe, c’est l’ordre établi après la 2nde Guerre Mondiale qui bascule
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