Aux Etats-Unis, rien de nouveau sur les ISM, sauf pour les prix

Après les PMI, d’ailleurs révisés légèrement à la baisse pour la composante manufacturière, et les bonnes données de consommation et de production, les indicateurs ISM étaient particulièrement attendus. Pas grand-chose, in fine, à se mettre sous la dent. Le climat des affaires n’a gagné que trois petit dixièmes en février, à 47,7, toujours soutenu par les secteurs des transports et du pétrole, qui bénéficient d’une conjoncture favorable.

Dans le détail, seul l’indice des nouvelles commandes, porté par ces deux secteurs a nettement progressé, de 42,5 à 47, tandis que les indicateurs d’emploi et de perspectives de production se sont repliés. En résumé, des données médiocres et toujours en territoire de contraction.

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Tassement de l’activité tertiaire, le 3ème trimestre a du plomb dans l’aile aux US

Les indicateurs se suivent et se ressemblent et ce n’est pas pour le meilleur. Les espoirs que les services prennent le relais de la croissance à l’occasion de la réouverture de l’économie avaient jusqu’à présent permis de limiter l’impact des déceptions industrielles. Mais les indicateurs en provenance des services manquent également à l’appel. Après les données de l’emploi de vendredi dernier, les enquêtes PMI et ISM confirment une tendance redoutée : l’activité dans les services décélère déjà. Quant à leur capacité à recréer massivement de l’emploi, elle semble s’être évaporée, au moins temporairement, avec une composante emploi de l’ISM non-manufacturier en repli de six points, à 49,3, son plus faible niveau depuis décembre. Seule consolation, l’opinion sur les prix se stabilise, c’est toujours ça pour les consommateurs dont le pouvoir d’achat est de plus en plus menacé par l’envolée récente de l’inflation. J. Powell, qui avait fini par se laisser convaincre par l’idée d’un nécessaire changement progressif de sa politique monétaire risque de s’arracher les cheveux et la hausse des taux à 2 ans, qui a plutôt bien résisté depuis le dernier FOMC, a du plomb dans l’aile.

 

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L’emploi américain, un non-événement après l’ISM des services

La publication des chiffres mensuels de l’emploi salarié américain pour le mois de janvier devait être l’événement de cette semaine, susceptible de renseigner tout à la fois sur la résistance de l’économie américaine a la montée du risque financier depuis le début de l’année et sur les développements à venir sur le front de la politique monétaire de la Fed.

Si cette perspective n’a pas été suffisante pour empêcher la défiance de gagner du terrain en début de la semaine, elle servait toutefois de garde-fou, permettant en particulier de contenir le risque d’ajustements violents du taux de change du dollar ou des marchés de taux.

Ces verrous ont sauté avec la publication de l’ISM des services mercredi, retombé en janvier à 53,5, son plus bas niveau depuis février 2014. Alors que le cycle américain s’essouffle, que l’industrie manufacturière est d’ores et déjà en récession et que la chute des indices boursiers se transforme en effets richesse significativement négatifs, la faiblesse de cet indicateur a d’ores et déjà significativement accru le risque de récession en 2016.

ISM americains

Les résultats ne se font pas fait attendre : dans la foulée de la publication de cet indicateur, les dernières anticipations de hausse des taux de la Fed ont disparu, les taux à deux ans sont redescendus à 0,70 %, leur plus bas niveau depuis le 27 octobre, les taux à dix ans se sont réinstallés sous la barre des 2 % et le cours moyen du dollar a subi sa plus forte baisse en sept ans au cours des deux derniers jours.

Taux US

Peu importent, dès lors, les informations livrées par le rapport mensuel de l’emploi :

  • Des créations d’emplois solides seraient perçues comme un indicateur retardé de l’activité, peu à même de rétablir la confiance ;
  • Un rapport décevant viendrait confirmer les craintes de perte de dynamisme, validant ainsi les informations délivrées par l’ISM ;
  • Une accélération des salaires qui aurait été un signal fort en faveur d’une hausse des taux il y a peu, risquerait, aujourd’hui, d’être analysée comme un facteur additionnel de pressions sur les marges de entreprises, notamment après les médiocres chiffres de productivité délivrés jeudi (en repli de 3% au dernier trimestre).

Au total, dans le meilleur des cas, ce rapport sera sans influence sur le sentiment, dans le pire il viendra accentuer les inquiétudes – une hypothèse sans doute précoce à en juger par les chiffres préliminaires de l’ADP publiés mercredi qui faisaient encore état d’un rythme solide de créations de postes dans le privé, bien qu’en nette décélération.