Notre analyse de la situation économique américaine nous a conduits ces dernières années à conserver un scénario résolument baissier sur le dollar, au contraire du consensus. Ceci pour trois raisons essentielles :
- L’anticipation d’une croissance américaine durablement affaiblie par la disparition, avec la crise de 2008, du soutien que représentait auparavant l’endettement du secteur privé -un manque à gagner que nous estimons à 1,8 % par an, ramenant la croissance potentielle de 3,0 %-3,2 % avant la crise, à 1,5 %-2 % aujourd’hui.
- Celle d’une politique monétaire américaine non-conventionnelle prolongée et donc durablement dévalorisante pour le billet vert, face à un policy-mix européen structurellement déflationniste, servant de bouclier de protection de la valeur de l’euro, au grand dam de l’industrie de la région.
- L’anticipation, enfin, d’une issue in fine inflationniste de la crise financière de 2008, à laquelle l’économie américaine devrait être, le temps voulu, beaucoup plus rapidement exposée que la zone euro.
Mis à mal depuis le début de l’été, notre scénario reprend tout son sens au lendemain de la réunion du FOMC. Jusqu’où le dollar risque-il, dès lors, de tomber ?