Oublié le réconfort de l’apaisement de la fin de la semaine dernière, l’heure est à nouveau à d’intenses crispations sur les marchés internationaux que les développements en cours obligent à observer d’un œil, incontestablement, inquiet. Trois sujets sont aujourd’hui particulièrement préoccupants, susceptibles de transformer la crise latente en un nouvel épisode de krach financier : le nouvel accès de faiblesse de la Livre Sterling, fruit tout à la fois des inquiétudes grandissantes sur l’avenir du Royaume-Uni et des mesures de prévention annoncées par la Banque d’Angleterre ; le yuan, dont les ajustements baissiers de ces derniers jours ajoutent à la complexité de la situation internationale en plombant les cours du pétrole et, par là même, les marchés émergents ; les banques, dont la vulnérabilité de ces derniers mois a été brutalement exacerbée par les résultats du référendum sur le Brexit. Il est difficile de faire la part des choses entre ces différents éléments qui finissent par s’auto-entretenir et constituer une source d’accumulation et de propagation du risque financier international particulièrement inquiétantes dans le contexte de ces derniers mois. Le Brexit, pourrait-il faire craquer le fragile édifice des marchés mondiaux ? La question se pose bel et bien.
Dans un tel contexte, le risque que représente aujourd’hui l’inflexibilité de la BCE à l’égard de l’Italie est digne de l’erreur commise en leur temps par les États-Unis, lorsqu’ils jugèrent bon, en lâchant Lehman, d’épingler l’aléa moral…