FOMC : hyper prudence de la FED, encore et toujours (podcast)

Vous trouverez ci-dessous les principaux points de notre analyse du FOMC complétés du podcast de l’émission « spécial FED » de BFM business à laquelle je participais en compagnie d’Alain Pitous (Talence Gestion) et de Philippe Waechter par téléphone (Natixis AM).
Comme nous l’avions envisagé, pas d’urgence ni de pari sur l’avenir
La FED a relevé le niveau de ses taux directeurs d’un quart de point, dans une fourchette comprise entre 0,75% et 1%, comme prévu et ne modifie rien de ses projections pour les dix-huit prochains mois.
Bien qu’incontestablement plus confortable sur les développements de la conjoncture américaine, le FOMC n’a donné l’impression d’aucune précipitation et reste circonspect quant aux évolutions à venir. Les inconnues de politique économique de la nouvelle administration expliquent dans une large mesure cette prudence quand, nous l’avons dit ce matin, la FED est indéniablement contrainte par l’environement en présence de très forte valorisation des prix d’actifs.
Le FOMC ne s’est pas prononcé sur le calendrier des deux hausses supplémentaires envisagées cette année, qui seront décidées « en fonction des informations économiques futures ». Pas de précipitation, donc, malgré des anticipations dorénavant très claires de remontée de l’inflation sous-jacente, selon le communiqué de ce soir.
  • Après la spéculation de ces derniers jours, la communication de la FED a rassuré les marchés boursiers américains qui se sont ressaisis  dès l’annonce du maintien de son scénario.
  • Les marchés de taux, qui s’étaient quelque peu tendus ces derniers jours, ont favorablement accueilli la nouvelle, les taux à 10 ans retombant sous le niveau de 2,50 % et les taux à 2 ans, à 1,30 %.
  • Porté par le repli des taux d’intérêt, l’or s’est adjugé un rebond de plus de 1% quand les cours du pétrole regagnaient un peu du terrain perdu récemment, repassant au-dessus de 49 $/b pour le WTI.
  • Enfin, l’indice ICE du dollar qui avait été dopé par les craintes d’un changement de scénario de la FED, a perdu 1,3 % après l’annonce, l’euro repassant au-dessus de 1,07 USD, tandis que le yen qui n’était nettement repli après la réunion de la BCE de jeudi dernier, se réappréciait à 113,5 JPY.
Dans l’ensemble, donc, un scénario conforme à nos attentes, d’une banque centrale d’une extrême prudence, n’ayant même pas osé ajuster ses « dots » avant  2019 ; un soutien indéniable pour les marchés d’actions mais également pour les cours de l’or tant la FED prend du retard sur l’inflation.

PREVIEW FED : Pas d’urgence ni de pari sur l’avenir

Avec des taux directeurs compris entre 0,5 % et 0,75 %, la Fed est sans doute en retard sur le cycle de conjoncture américain. La croissance nominale, dorénavant aux alentours de 4 % devrait en toute logique aller de pair avec des taux longs de même ordre, tandis que, huit ans après le début de ce cycle, les taux d’intérêt réels à court terme n’ont plus guère de raison de rester en territoire négatif comme c’est de plus en plus le cas au fur et à mesure de la remontée de l’inflation.

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M. Draghi : qui s’y frotte s’y pique, ou s’y piquera

Ardent défenseur de la monnaie unique, Mario Draghi est prêt à affronter ses détracteurs et déploiera si nécessaire plus de moyens encore, jusqu’à accroitre, le cas échéant, son programme d’achats d’actifs. Quant aux taux directeurs ils resteront là où ils sont, ou plus bas encore, pour une période prolongée, et « bien au-delà de l’horizon fixé pour les achats nets d’actifs ». Sans directement le mentionner, c’est bien le risque politique -et les attaques contre la monnaie unique- que cible le président de la BCE à la veille d’échéances électorales que beaucoup redoutent, les premières étant les élections législatives néerlandaises du 15 mars, suivies des présidentielles puis législatives en France.

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Les créations d’emplois s’envolent, le dollar, les taux longs devraient suivre

A 298 000, en février les données de l’ADP sont très au-dessus des attentes et surtout nettement supérieures à la moyenne des six derniers mois (185 000). Ces données témoignent d’une claire accélération des créations de postes, largement concentrée dans les activités de services.
Malgré des écarts parfois significatifs au mois le mois, ces données sont traditionnellement très proches des statistiques officielles pour l’emploi privé (NFP attendues pour vendredi), elles devraient donc être prises pour argent comptant par les observateurs.

Une telle accélération des créations d’emplois est à même d’accroître les anticipations, non seulement d’une remontée des taux de la FED dès le 15 mars, mais également de hausses à venir additionnelles. Ces statistiques devraient tirer le dollar à la hausse ainsi que les taux longs.
Pas sûr néanmoins que les indices américains apprécient, risquant de redouter un durcissement plus marqué que prévu de la politique de la FED. Ces statistiques renforcent d’autant plus les enjeux de la communication de la FED la semaine prochaine.

La neutralité du Beige book permet de maintenir la probabilité d’une hausse des taux de la FED en mars à plus de 66%

Comme c’est le cas depuis plusieurs mois maintenant, les retours en provenance du Beige book apparaissent en retrait de ce que suggèrent la plupart des autres indicateurs de conjoncture américains. Selon la dernière publication, la progression de l’activité serait restée modeste à modérée dans la plupart des douze districts de la FED entre le début du mois de janvier et la mi-février.

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L’inflation allemande franchit un nouveau cap, à 2,2% en février, la BCE aura du mal à ne pas changer sa communication

L’inflation allemande a poursuivi sa hausse en février pour ressortir à 2,2% après 1,9% en janvier, quand elle était encore en territoire négatif en mars 2016. Les effets de base pétroliers continuent à jouer à plein, expliquant sept dixièmes de la hausse annuelle des prix à la consommation, un mouvement dorénavant relayé par les prix de l’ensemble des biens et par ceux de l’alimentation, en hausse de 4,4% sur un an (au lieu de 1,2 % seulement à fin novembre).

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Trump égrène ses thèmes de campagne ; la FED reprend la main

Le premier discours de D. Trump devant le Congrès américain est resté fidèle à ceux du candidat à la présidence. Pas de discours à proprement parler mais une succession de promesses sur chacun des sujets favoris du nouveau président, en premier lieu la priorité donnée à la puissance américaine.

“My job is not to represent the world; my job is to represent the States of America”

L’ouverture de ses propos sur les thèmes isolationnistes et protectionnistes a planté le décor de ce qui fit le crédo de l’ensemble de son intervention : priorité aux américains, aux entreprises américaines et à la défense du pays. Lire la suite…

Sans hausse des taux, la remontée de l’inflation deviendra nocive aux bancaires

Sans surprise, l’inflation en zone euro a de nouveau gagné du terrain en janvier, à 1,8 % l’an après 1,1 % en décembre. Si l’effet pétrole reste indiscutablement l’explication première de l’accélération de l’inflation de ces derniers mois, le contexte se modifie progressivement, dans un contexte conjoncturel, plus propice. Favorable au secteur bancaire au cours des dernières semaines de l’année dernière, ce changement de contexte inflationniste ne porte plus ses fruits depuis janvier, les valeurs du secteur ayant au mieux stagné ces dernières semaines, voire nettement reflué comme c’est le cas en France, après toutefois une très belle performance au second semestre 2016.  Lire la suite…