Les taux vont continuer à monter pour être suffisamment restrictifs face à des tensions sur les prix encore trop importantes. FED, BCE et Banque d’Angleterre ont, toutes, eu peu ou prou les mêmes mots et ont toutes rappelé leur ferme attachement à leur objectif d’inflation de 2 %. Elles ont, néanmoins, chacune à sa manière, ouvert la porte à une possible pause de leurs hausses de taux à partir du mois de mars. Pourquoi ce revirement, d’autant plus surprenant que leurs craintes sur la croissance ont plutôt tendance à être moins importantes aujourd’hui qu’à la fin de l’année dernière ? Pourquoi offrir aux marchés de quoi amplifier ce qui, de leur point de vue, devrait être un handicap, à savoir un repli des taux longs éminemment contrariant par rapport à leur stratégie de resserrement des conditions monétaires ?
L’ensemble est une énigme mais crée un inconfort évident. La Banque d’Angleterre est peut-être la plus transparente qui se réfugie derrière les résultats de son modèle lui indiquant un retour à 4 % d’inflation d’ici la fin de l’année. Fed et BCE continuent à souligner les grandes incertitudes entourant les prévisions d’inflation mais privilégient un scénario optimiste dans lequel une moindre inflation énergétique finirait par filtrer les différents secteurs économiques. Complaisance ? Les marchés applaudissent mais la question taraude.