Le meilleur de la performance des bourses européennes est-il dépassé ? Après un début d’année exceptionnel, simultanément porté par les baisses de taux directeurs de la BCE et des initiatives budgétaires inédites en faveur de la défense et des infrastructures, les investisseurs pourraient se montrer plus exigeants avant de s’engager davantage sur les valeurs européennes. Les valorisations, maintenant normalisées, sont moins attractives et, quand bien même l’effet des programmes de défense est d’ores et déjà palpable dans un certain nombre de secteurs et de pays, les promesses en matière de politiques publiques mettront, au mieux, du temps avant de porter des fruits plus conséquents, dans un contexte international bien peu porteur. L’ambition d’élever les budgets de la défense à 5 % du PIB n’est guère accessible aux Européens, à court de ressources de toutes sortes et, depuis les élections polonaises, également à court de soutien politique.
Le coût des programmes militaires inquiète les consommateurs, qui en payent déjà une partie des frais avec la remontée des taux à long terme.
Dans un tel contexte, la pause dans le processus d’assouplissement monétaire de la BCE pourrait faire toute la différence pour les marchés européens. Si les baisses de taux reprennent éventuellement d’ici la fin de l’année, ce sera, selon toute vraisemblance, pour faire face à un environnement plus adverse, potentiellement menacé par une économie américaine vacillante. Il faudra, dès lors, plus de garanties d’un changement réel de régime de croissance en zone euro pour convaincre les investisseurs du potentiel de hausse additionnelle des bourses régionales.