Trump 2.0 : J+4, démonstrations de toute puissance

D.. Trump a été fidèle ses promesses le jour de son investiture. Il a signé une multitude de décrets et tenu des propos dignes de sa posture. C’est, pourtant, par ses absences que cette journée a, un temps, interpellé, en particulier sur le front économique. Si les hausses de tarifs douaniers étaient au rendez-vous, elles ne concernaient que le Canada et le Mexique ; on était loin des menaces jusqu’alors formulées. Absentes également, les références à la politique budgétaire et fiscale. Il est vrai que cette dernière ne se décrète pas mais se négocie au Congrès. On s’étonnait, néanmoins, que les promesses de baisses d’impôts n’aient été évoquées que pour mentionner la proposition de revenir sur la taxation minimum de 15 % des bénéfices des multinationales. Au total, de grandes absences que l’on cherchait à expliquer ou dont on se réjouissait. Sur les marchés, la mise à l’écart du risque inflationniste assorti à la perspective de tarifs douaniers généralisés, accentuait la correction à la baisse des taux d’intérêt des jours précédents, provoquant une chute immédiate du dollar, qui ouvrait la porte à de plus amples marges de détente monétaire au-delà des frontières américaines ; un plus, salué par les bourses.
Il aura néanmoins fallu moins de quarante-huit heures pour que ce calme relatif soit balayé, avec un retour en force des menaces protectionnistes contre la Chine et l’Europe et les premiers couacs au sein de la garde rapprochée du président. E. Musk s’est débarrassé de Vivek Ramaswamy et dirigera seul le DOGE, tandis que le programme Stargate déclenchait une guerre à coup de centaines de milliards de dollars entre les Techbros. Mais cela n’était rien en comparaison de la démonstration de toute puissance livrée par le président américain au sommet de Davos et aux diktats qu’il a adressés aux producteurs de pétrole et aux banques centrales. D. Trump nous avait habitués aux démonstrations tempétueuses, sans grandes conséquences entre 2017 et 2020. Les choses prennent une tout autre tournure aujourd’hui. Au-delà du seul président, les égos démesurés de sa garde rapprochée et la puissance que leur confère leur position de force constituent des menaces systémiques sans précédent.

Pendant ce temps, la Californie brûle toujours, les marchés se bercent de PMI et les banques centrales profitent de la dernière occasion qui leur est donnée d’ajuster leur politique comme elles l’entendent. La BoJ, a pu relever son taux directeur sans redouter de trop sanctionner ses entreprises face à la Chine, la BCE devrait profiter de cet entre-deux pour baisser les siens la semaine prochaine, quant à la Fed, elle pourra se contenter d’un statu quo sans trop d’états d’âme à ce stade, quoi qu’en dise D. Trump. Si ce n’était les signaux envoyés par l’envolée des cours de l’or, la vie des marchés semblerait des plus normales. La diversion semble bien partie pour durer.

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