Le rattrapage du CAC40 sur sa lancée

Dans la cacophonie budgétaire de ces derniers jours, les marchés semblent avoir trouvé des éléments de satisfaction. Moins de restrictions et moins de coupes sociales ont permis d’éviter la censure et de mettre sous cloche le risque d’un nouvel épisode de crise politique imminente, aux conséquences imprévisibles. Par ailleurs, le projet de budget, bien qu’encore opaque, est revenu sur les mesures les plus sensibles du précédent projet de loi de finances. Les risques de contrecoup conjoncturel qui prévalaient jusqu’alors sont donc contenus et les perspectives de croissance du consensus, relativement encourageantes au vu de la situation en présence, confortées. Pour peu que l’environnement international soit un peu moins pénalisant, comme généralement escompté, l’économie française pourrait même profiter d’une croissance de 0,9 % selon les prévisions gouvernementales annoncées cette semaine, certes, objectif moins favorable que les 1,1 % précédemment envisagés mais, somme toute, décent.
L’ensemble a été bien accueilli par les marchés et autant dire qu’il était temps. Car si le quasi-doublement du spread de taux franco-allemand avait été relativement indolore dans un contexte de repli généralisé des taux d’intérêt mondiaux depuis le début de l’été, tel n’était plus le cas ces derniers temps. Après avoir perdu près d’un demi-point entre le 1er juillet et le 9 décembre, à 2,87 %, le taux de l’OAT à 10 ans était remonté de 60 points, à 3,47 % mardi dernier, un niveau critique, à même de ruiner une bonne partie des efforts budgétaires par ses effets sur le coût de la dette et sur la croissance. Le compromis de ces derniers jours est donc perçu comme une double bonne nouvelle, coupant court au risque d’une nouvelle crise politique mais, plus encore, aux menaces beaucoup plus importantes qu’en décembre dernier de crise financière, en cas d’échec du gouvernement.
Le CAC en a tiré d’autant plus profit, qu’après le secteur pétrolier, dopé par la remontée des cours de l’or noir, et celui des banques, encouragé par la pentification de la courbe des taux et les résultats du secteur aux Etats-Unis, le luxe profite à son tour d’un vif regain d’intérêt des investisseurs …

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