Les conséquences du référendum du 23 juin 2016 s’accélèrent outre-Manche, dressant d’ores et déjà un tableau redoutable de ce qui pourrait advenir, à terme, de l’économie britannique si la raison ne reprend pas sans tarder le dessus à la table des négociations. À quelques quinze mois de la sortie programmée du Royaume-Uni de l’UE, l’incapacité à régler les questions préalables à l’ouverture des discussions sur l’accord commercial censé régir les relations futures entre le Royaume-Uni et l’UE, accroît de jour en jour l’éventualité d’un « hard Brexit », avec à la clé un chaos économique et financier aux ondes de choc difficilement prévisibles d’un côté comme de l’autre de la Manche.
Une telle issue n’est assurément pas celle que les partisans d’un Brexit ont vendue aux électeurs lors de la campagne du référendum. Ainsi, sauf à ce que les conditions dans lesquelles se déroulent les négociations n’aiguisent davantage le ressenti à l’égard des Européens, de telles perspectives sont susceptibles d’alimenter les doutes croissants des Britanniques sur la justesse de leur choix de 2016. Une nouvelle consultation pourrait dès lors voir le jour et éventuellement conduire à refermer ce délicat dossier, sans suite ; scénario que nous envisageons comme assez vraisemblable depuis l’échec de Theresa May aux élections anticipée du 8 juin dernier. En attendant et, surtout, en l’absence de pouvoir parier que telle sera bien la fin de cette épopée, les prochains mois ont tout lieu d’être ceux d’une escalade des menaces que ce divorce annoncé fait planer en Europe.