Le caractère inéluctable d’une baisse de l’euro est un des rares points sur lesquels les économistes semblent largement s’accorder aujourd’hui. L’idée, à l’évidence assez légitime au regard de la situation de crise extrême que traverse l’union monétaire, est pourtant loin de couler de source. La résistance du cours de l’euro pourrait prendre bon nombre d’observateurs à contre pieds.
L’intensification de la crise souveraine a fini par convaincre la grande majorité des économistes que le taux de change de l’euro était voué à une forte baisse dans les mois à venir. Un certain nombre prédisent un retour du cours de l’euro sous les 1.20 dollar et quelques uns proposent une chute jusqu’à la parité contre le billet vert dans les douze ou dix-huit prochains mois. Une telle perspective, si elle venait à se vérifier, serait assurément bien venue tant elle soulagerait la région. Cette prédiction est malheureusement assez peu probable. Les seules perspectives d’une croissance durablement anémique et d’une aggravation de la crise souveraine sont loin d’être suffisantes pour justifier le consensus actuel sur la chute de l’euro. En alimentant les craintes de déflation, ces mêmes raisons pourraient, tout au contraire, se révéler un des meilleurs remparts contre une dépréciation un tant soit peu significative de la monnaie unique ! Lire la suite…