Le vent semble avoir subitement tourné en faveur de D. Trump depuis l’intervention « Midnight Hammer » du 22 juin en Iran. En dépit des critiques que suscitent la rupture de ses promesses de désengagement militaire des Etats-Unis, des coûts de l’opération, ou de l’opacité sur la réalité des destructions des sites nucléaires iraniens, l’action est perçue comme un succès ; en l’occurrence, le premier d’un mandat qui commençait véritablement à tourner en eau de boudin. L’occasion pourrait-elle créer les conditions d’un nouveau départ, tout à la fois plus favorable au président américain et à la confiance des investisseurs internationaux à son égard ?
L’hypothèse n’est pas dénuée de sens. D. Trump n’est pas insensible à l’approbation et au changement de regard que porte le reste du monde sur son action. Sans tomber dans la psychologie de bas étage, cette réussite est en mesure de favoriser une posture moins belliqueuse qui n’a, du reste, guère servi sa cause jusqu’à maintenant. Les Américains marquent, par ailleurs, de gros points sur les sujets qui leurs sont chers :
– Accord des pays membres de l’OTAN sur l’augmentation à 5 % du PIB des budgets militaires d’ici 2035.
– Acceptation, a priori, bien engagée du G7 pour une possible exemption des entreprises américaines de l’accord mondial sur l’impôt minimum de 15 % des bénéfices des multinationales.
– Annonce probable, d’ici le 4 juillet, de l’adoption par le Sénat du projet de budget du GOP, avec à la clé des réductions massives d’impôts susceptibles de profiter à la grande majorité des contribuables dès 2026, bien que de manière exceptionnellement inégale et largement supplantée, pour les plus démunis, par l’impact des coupes prévues dans les budgets sociaux.
D. Trump semble, au total, bien parti pour pouvoir brandir l’efficacité de ses pratiques, en contrepartie de quoi, il peut se montrer « bon prince » et distribuer les récompenses. Émerge ainsi l’idée d’un possible nouveau moratoire sur les tarifs douaniers du 2 avril censés entrer en vigueur le 9 juillet. Enfin, à l’égard des plus disciplinés. Les menaces à l’égard de l’Espagne, rétive à s’engager sur un budget de la défense de 5 % de son PIB, sont, en effet, un rappel cinglant de la manière de D. Trump mène les intérêts de l’Amérique.
Ces développements, s’ils posent à l’évidence de nombreuses questions sur le pouvoir exorbitant dont dispose l’administration américaine, changent malgré tout la donne à la faveur d’un regain d’intérêt des investisseurs pour les actifs américains. La Fed, de son côté, prend des dispositions pour réduire l’exposition du pays au financement étranger, tentant par là même de contrer les tensions sur les taux de la dette à long terme. Le vent tourne…
L’heure redevient-elle américaine ?
You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez Log In. Not a Member? Nous Rejoindre