En mai, l’inflation de la zone euro est ressortie en baisse de trois dixièmes par rapport au mois d’avril, à 1,9 %. Sa composante sous-jacente s’est repliée davantage, tirée vers le bas par les services, pour atteindre son plus bas niveau depuis janvier 2022, à 2,3 % après 2,7 %. Après avoir été portée par des effets saisonniers en avril, l’évolution des prix a donc été nettement plus favorable en mai, ce qui conduira sans doute la BCE à revoir à la baisse sa prévision pour 2025.
Ces bons résultats ne justifient pas, pour autant, que la BCE envisage de prolonger ses baisses de taux au-delà de celle, quasiment acquise, de ce jeudi. Abaissés à 2 %, ses taux directeurs seront déjà parmi les plus faibles des grands pays occidentaux et un certain nombre de voix s’élèvent, à juste titre, en faveur d’une pause. Les incertitudes sur les développements encore à venir sur le front commercial et l’inflation future restent intactes. Par ailleurs, les initiatives budgétaires inédites font peser le risque d’un policy-mix par trop accommodant que les responsables de la politique monétaire ne peuvent ignorer. Alors que la BCE annoncera, sans doute, une révision à la hausse de ses perspectives de croissance pour 2025 dans la foulée de la bonne surprise du premier trimestre, il serait légitime qu’elle prépare le terrain à une pause dans l’exercice de baisse de ses taux directeurs.
