« Noël au balcon, Pâques au tison… ». Comment ne pas être tenté de rappeler le titre de notre réaction au FOMC du 13 décembre 2023, un an plus tard, jour pour jour, dans le contexte en présence ? Si la politique monétaire américaine n’a cessé de faire l’actualité de l’année écoulée sur les marchés financiers, reconnaissons que les choses n’ont guère avancé depuis. L’enthousiasme de la Fed (voir ici) avait alors permis de clore l’année avec des taux à 10 ans à moins de 3,80 %, niveau qu’ils n’ont que brièvement enfoncé neuf mois plus tard… après un pic à 4,70 % au printemps et avant de repartir en direction des 4,40 % à la perspective puis la confirmation d’une réélection de D. Trump.
Décidément l’environnement de taux d’intérêt et de politiques monétaires est incertain et les chances sont manifestement importantes qu’il le reste. Mieux vaudra, dès lors, garder la tête froide à l’occasion du prochain FOMC car la probabilité que la Fed fasse une nouvelle fois fausse route ou soit, sous peu, rattrapée par une réalité contrariante sont indiscutablement, élevées.
En ce sens, l’élection de D. Trump ne facilite pas sa tâche. Les incertitudes autour de ce que seront les effets de ses premières décisions de politique économique sur l’activité et l’inflation, non seulement, ajoutent aux risques concernant la politique monétaire américaine mais complexifient grandement les perspectives sur l’attitude des autres grandes banques centrales.
En l’occurrence, la décision de la BoJ de jeudi ne manquera pas d’intérêt. Cette dernière a tous les éléments en place, en effet, pour avancer d’un cran supplémentaire la normalisation de sa politique monétaire amorcée en mars, avec une nouvelle hausse de ses taux : activité robuste, inflation soutenue et yen grandement menacé de retomber sur ses points bas du début de l’été, voire en-deçà. Un statu quo sur ses taux et sur sa communication serait, dès lors, difficilement défendable, sauf à y voir un changement de cap dont l’explication la plus plausible serait à chercher du côté des menaces protectionnistes américaines. Prémices d’une guerre de changes que les dirigeants chinois n’ont de cesse de brandir face aux menaces de D. Trump, ce signal serait potentiellement bien plus important pour le reste du monde, l’Europe en particulier, que celui que tentera de véhiculer la Fed, surtout s’il venait à être complété par un changement de posture de la Banque d’Angleterre ou un nouvel assouplissement côté PBoC vendredi…
Oublions la Fed, regardons plutôt du côté de la BoJ
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