Deutsche qualität, wo bist du ?…

… Ou, le manque stupéfiant de vision stratégique des Européens.

La menace d’une dépendance excessive de l’Allemagne aux exportations d’une industrie trop gourmande en énergie et en main d’œuvre, amenée à être dépassée par ses concurrents en développement, par le progrès technologique et par la démondialisation annoncée, n’a guère été prise au sérieux en Europe. Convaincus que les succès passés de l’industrie allemande indiquaient la voie de la réussite, les Européens ont plus souvent vanté les mérites de l’exemple allemand que l’inverse. Il fallait, pourtant, une bonne dose de naïveté pour penser que le modèle survivrait sur le long terme. Car, si l’industrie allemande a su tirer un grand parti de l’ouverture des frontières, le miracle s’est éteint dès les premiers temps de la raréfaction des échanges mondiaux, avec un coup d’arrêt à la croissance de la productivité industrielle, il y a, déjà, plus de dix ans.

Depuis, quand bien même la croissance du PIB allemand a plutôt mieux résisté que dans les autres pays à la politique de déflation compétitive imposée aux pays de la zone euro pour suivre le bon exemple, l’industrie manufacturière outre-Rhin n’a plus fait grand-chose, en effet. Une fois les déboires de la crise de 2008 épongés, la production n’a que ponctuellement été supportée par le surcroît de demande américain des lendemains de l’ouragan Harvey de 2017, avant de fléchir puis de crouler sous le double choc du covid puis de la crise énergétique de 2022. En décembre 2023, l’indice de production manufacturière était inférieur de 15 % à son record de 2017, de retour sur ses niveaux de 17 ans en arrière. L’heure de gloire du modèle allemand et, avec elle, l’ossature de la stratégie économique européenne, avait, alors, définitivement sonné. Quels sont donc les maux de l’industrie allemande et qu’envisager pour sortir de ce faux pas ?

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