Lentement mais surement, la déflation chinoise passe les frontières de l’Empire du Milieu

Quand les anecdotes se multiplient, sans doute, faut-il commencer à y porter plus d’attention. En l’occurrence, trois faits nous ont interpellés ces dernières 24 heures.

  • Le FT de ce matin qui titrait, en substance : l’indice Nikkei réagit négativement aux déceptions sur l’inflation japonaise. Non pas que cette dernière se soit envolée mais, tout l’inverse, aurait déçu par sa faiblesse…
  • Le fait que cette nouvelle succède à la chute de l’action Tesla, en réaction, certes, à ses résultats décevants mais, semble-t-il plus encore, aux propos d’E. Musk sur l’influence négative de la montée en puissance des constructeurs chinois sur les perspectives du secteur, contraint de baisser ses prix…
  • Enfin, l’évolution des propos de Mme Lagarde sur la fin des boucliers tarifaires, subrepticement devenue source de fragilité des perspectives conjoncturelles, plutôt que risque de sursaut inflationniste.

Sans doute ces éléments seraient-ils ignorés si le diagnostic de la déflation chinoise n’avait pas été révélé de manière aussi flagrante à l’occasion de la publication des comptes nationaux de l’Empire du Milieu la semaine dernière. Mais quand ce qui reste l’atelier du monde subit une baisse annuelle de 1,5 % du déflateur de son PIB, la question de son influence sur l’inflation mondiale peut difficilement être évitée, surtout lorsque son industrie se taille la part du lion dans un secteur aussi emblématique que celui de l’automobile.

Alors que les regards restent très largement figés sur les risques d’inflation, de nombreux indicateurs montrent ces derniers temps, une montée des pressions déflationnistes. Sans remettre en question le caractère structurellement plus inflationniste des problématiques d’insuffisance ou d’accès à la ressource, ces éléments sont néanmoins susceptibles de changer la donne de court terme. S’ils facilitent le reflux des taux d’intérêt et soutiennent par là-même la confiance des investisseurs dans les actions, ils ajoutent simultanément aux pressions sur les marges des secteurs industriels les plus exposés et révèlent une réalité toujours très complexe de l’environnement mondial dans lequel rien ne semble acquis. Si la déflation chinoise est éminemment nocive aux perspectives domestiques de l’Empire du Milieu, elle pourrait avoir des avantages certains pour bon nombre de ses industries les plus stratégiques. De quoi alimenter le terreau d’une prochaine guerre commerciale ?

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