Perspectives économiques : récession américaine, quels amortisseurs en Europe ?

Face à un environnement de plus en plus complexe, l’exercice prévisionnel est soumis à tant de variables qu’il semble bien illusoire. Parmi les nombreux sujets dorénavant incontournables, celui de l’ampleur de la récession américaine écrase néanmoins tous les autres. Peut-on encore envisager une récession bénigne, souvent qualifiée de « technique », ou se résigner à prédire le pire, qui verrait s’enchaîner les effets cumulatifs d’ajustements économiques et financiers que tant d’évidences empêchent d’écarter ? Ce dernier scénario, à mille milliards de dollars, impliquerait une chute du PIB américain de 3 % à 4 %, et emporterait sans nul doute dans son sillage les amortisseurs du reste du monde.

Improbable ? Ce n’est pas celui que nous retenons en scénario central mais, force est de constater, que sa probabilité est beaucoup trop élevée pour penser qu’il ne viendra pas hanter l’environnement des prochains mois alors que les ressorts de la croissance sont, partout, passablement distendus. Si l’écrasement rapide de l’inflation et le lâcher prise des banques centrales, autorisent, encore, sur fond d’abondance de liquidités, de penser que le pire puisse être évité, les perspectives 2024 n’en restent pas moins plombées, à moins de 2 % de croissance mondiale dont un zéro pointé pour le monde développé, peu ou prou comme envisagé dans notre scénario de janvier. Malgré l’appel d’air que devrait procurer d’ici à l’été la chute de l’inflation et le changement de cap des banques centrales, la fenêtre de ‘résilience’ des marchés européens se rétrécit inexorablement.

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