Scénario trimestriel – Covid-inflation-Ukraine: les ruptures s’accélèrent

De la pandémie à la sidération de la guerre, l’économie mondiale est propulsée vers l’inconnue d’un nouvel ordre mondial aux contours incertains ; l’Europe impréparée, de nouveau, aux premières loges d’un conflit dont les enjeux la dépassent. Au-delà de l’incertitude immédiate que provoque le conflit russo-ukrainien, l’accès aux ressources s’érige comme une priorité fondamentale face à laquelle le politique reprend la main sur l’économique. La géopolitique mondiale et, par-delà, l’ordre économique né de l’ouverture des frontières des quatre décennies écoulées, semblent déjà relégués à l’histoire. Même en cas de résolution rapide du conflit, on peut prédire que la mobilité des biens, des personnes et du capital, ne sera plus, demain, celle d’avant le 24 février 2022.

Les conséquences économiques de l’invasion de l’Ukraine vont, en effet, bien au-delà des perspectives conjoncturelles habituelles. Encore assez largement incertaines et difficilement chiffrables, on en perçoit néanmoins les grands axes, qui se déclinent en trois principaux points :

– Après le « quoiqu’il en coûte » des politiques publiques contre la pandémie, les impératifs stratégiques sacrifient les priorités budgétaires, sur fond d’interventionnisme croissant des États dans la vie économique.

– Face à la montée chronique des anticipations d’inflation, les banques centrales perdent leur statut de sauveur en dernier ressort.

– Le risque d’une remontée du coût du capital, à terme, est emblématique des ruptures redoutées de ce conflit.

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