Souvent cités en exemple pour leurs prouesses fiscales, notamment lors des négociations sur le dossier grec, l’Espagne et le Portugal sont aujourd’hui menacés de pénalités par la Commission européenne pour leur négligence en matière de gestion des déficits en 2014 et 2015. Si la sanction n’est pas encore prononcée, une première si elle venait à l’être, cette annonce ne tombe assurément pas au meilleur moment, dans le contexte d’une Union européenne en question après le vote britannique.
Mais que dirait-on si, précisément après le Brexit, l’Europe reculait devant des règles qu’elle s’est elle-même fixées ces toutes dernières années ? Sauf à ce que l’on revoit, ce qui n’est pas à l’ordre du jour, le traité de 2012 sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), à bien des égards critiquables et que les Britanniques avaient refusé de ratifier, l’Espagne et le Portugal pourraient, ainsi, être les victimes indirectes du durcissement des positions européennes après le vote britannique. C’est bien l’ironie et l’enjeu de cet épineux dossier et de ceux qui, irrémédiablement, suivront si les textes ne sont pas modifiés.