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* cf. « Actifs à risque : le temps de gâte », mai 2014
L’accumulation de mauvaises nouvelles a fini par l’emporter la semaine passée avec de lourdes corrections des indices boursiers internationaux et un retranchement généralisé des investisseurs vers les compartiments d’actifs les moins risqués. Alors que certains observateurs voient déjà dans la correction de ces derniers jours une opportunité d’investissement, notre analyse de la situation macro-économique et géopolitique internationale continue à nous faire préférer une stratégie très protectrice à court terme. Il y a quatre raisons principales à cette conclusion :
1- Aucun des conflits géopolitiques en cours, en Irak, dans la Bande de Gaza, en Ukraine-Russie ou en Mer de Chine ne semble à même de trouver une issue rapide. Les multiples foyers de crise et l’extrême complexité de la situation présente ont toutes les chances de continuer à alimenter un comportement d’aversion au risque.
2- La conjoncture européenne prend mauvaise tournure. Le manque de moteur de la croissance domestique, dans un contexte de léthargie du commerce mondial, a fini par prendre le pas sur la reprise. Les prévisions actuelles ne sont plus tenables et les nouvelles des prochains mois ne pourront que conduire à une nette révision à la baisse du consensus pour la croissance à venir.
3- La BCE est derrière la courbe en matière de lutte contre la déflation. Son action, si tant est qu’elle finisse par voir le jour…, n’aura pas la même influence sur les marchés que celle menée par la FED ces dernières années, en particulier à l’égard du secteur bancaire dont tout porte à croire qu’il ait entamé une sous-performance durable.
4- Les anticipations de hausse des taux de la Fed ont souffert des développements internationaux récents, contribuant à limiter le choc sur les indices boursiers américains. Toutefois, l’absence de normalisation possible de la politique de la Fed ne pourra pas être perpétuellement perçue comme une bonne nouvelle.
La probabilité que la correction entamée ces derniers jours se poursuive est donc, à l’évidence, élevée. Nous continuons à privilégier :
- Une mise à l’écart des marchés d’actions, y compris des marchés émergents, notamment des cycliques industrielles et des banques.
- Une plus forte exposition aux marchés obligataires souverains (la configuration du marché des T-Bonds renforce notre scénario d’une chute vers 2,25 % des taux à 10 ans), y compris aux périphériques du sud de l’Europe.
- Une plus forte exposition en faveur des métaux précieux.
- Une exposition graduellement moins forte à l’euro vis-à-vis du dollar.