La perspective d’une ascension de l’indice français, susceptible de le conduire jusqu’à 9.000 points, s’impose comme une probabilité suffisamment importante pour faire la Une de notre synthèse trimestrielle. Est-ce à dire que nous sommes subitement devenus très optimistes sur les perspectives de l’économie française ? A l’évidence, non ; en l’occurrence presque l’inverse. Mais, dans l’environnement en présence, dans lequel se confrontent la surabondance de liquidités et de moindres réceptacles d’investissements, les petites ou plus grandes histoires font facilement le buzz et, in fine, le marché.
La seule perspective de baisse des taux de la BCE n’aurait pas suffi à aboutir à cette conclusion dans le contexte en présence que caractérisent la frilosité des consommateurs et le désespoir industriel, sur fond, qui plus est, de durcissement des politiques budgétaires. C’est ailleurs, en l’occurrence, du côté du goût subit des dirigeants européens pour l’industrie de la défense, que se profile l’histoire du moment.
Après plusieurs décennies de désarmement, l’effort de guerre qu’engendre la dégradation accélérée de l’environnement géopolitique international, est sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. Assurément loin de la croissance verte censée servir de socle à la réindustrialisation, les perspectives sont plus proches du réveil d’une économie brune. Le mouvement paraît en bonne place pour relayer la thématique de l’IA, dont profitent peu les indices européens beaucoup plus exposés à l’industrie traditionnelle. Les chances que ces évolutions propulsent les indices de la zone euro sur de nouveaux records sont incontestablement élevées, malgré les risques de développements contrariants, susceptibles de créer les conditions d’un environnement de marché nettement plus incertain, dès l’été.