L’électroencéphalogramme de la production manufacturière des principaux pays de la zone euro est chaque mois un peu plus glaçant. Si les explications ne manquent pas, le constat est là : la production stagne, au mieux, depuis trois ans maintenant. Peut-on encore escompter un réveil et sur quelles bases, alors que les pans traditionnellement les plus porteurs de l’activité manufacturière sont frappés de toute part, qu’il s’agisse des ratés du secteur automobile, des déceptions de l’aéronautique ou des menaces que font simultanément peser sur l’avenir, le virage protectionniste américain, l’envolée des coûts énergétiques et la concurrence chinoise ?
L’essor des programmes structurels de l’UE et l’impulsion donnée par la nécessaire transition environnementale suffisent-ils vraiment à rassurer ? Le moindre mal d’un déplacement d’une part de plus en plus importante de la production d’Ouest en Est de l’Europe peut-il consoler ? Et dans le cas contraire, à quoi se raccrocher ? Les questions pleuvent et, avec elles, les inévitables inquiétudes sur les risques d’enlisement.