Dans la suite de notre première publication sur le scénario 2015 (voir à ce sujet : Scénario 2015. 1- Place aux consommateurs), nous abordons aujourd’hui ce qui est parmi les sujets les plus complexes des perspectives présentes : la combinaison d’une croissance plus forte en termes réels sur fond d’écrasement exceptionnel des taux d’inflation. Si, comme nous l’estimons, l’inflation n’excède pas 1,5 % cette année à l’échelle mondiale, alors la croissance du PIB nominal ne devrait pas dépasser 5,5 %, en effet ; il s’agirait d’une perte d’un point par rapport à 2014 mais, surtout, du taux de croissance le plus faible jamais enregistré depuis le début des années quatre-vingts, à l’exception de 2009.
Les effets conséquences d’une telle configuration sont difficiles à prévoir. On peut toutefois en redouter un certain nombre de déceptions sur les enchaînements économiques et financiers à venir en matière d’investissement, de résultats des entreprises, de risque financier et immobilier, notamment.
L’ensemble retient l’enthousiasme que pourrait susciter la révision à la hausse de nos perspectives de croissance réelle et entraîne au moins trois conclusions :
- une incertitude persistante sur les perspectives du second semestre 2015 et sur les chances que le rebond de croissance post-contrechoc pétrolier débouche sur une amélioration durable de l’environnement économique mondial,
- un contexte fragile face auquel les politiques monétaires devraient conserver un mode très accommodant de sorte que les taux d’intérêt resteront vraisemblablement très faibles là où ils le sont déjà et s’affaisseront probablement dans une large partie du reste du monde,
- un environnement propice à la multiplication de politiques de dépréciation monétaire qui risque fort de prolonger la période d’instabilité entamée ces derniers mois sur les marchés des changes internationaux.
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