L’insoluble problème de la dette publique italienne

Avant même de s’être mis d’accord sur un improbable projet de coalition, c’est à la dette que s’attellent la Ligue du nord et le mouvement M5S italiens avec la revendication d’un allègement de celle-ci pour 250 mds des titres détenus par la BCE. Si la demande a peu de chances d’aboutir, elle a néanmoins le pouvoir de raviver les vieux démons de la crise souveraine et de nuire aux conditions de financement de l’ensemble des pays du sud de l’Europe. Le risque d’une nouvelle épidémie de tensions souveraines est sérieux.

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La croissance résiste en Chine, c’est officiel….

En 2017, la croissance chinoise est ressortie à 6.9 %, après 6,7 %, sa première hausse après six ans de décélération/stagnation. La bonne nouvelle pourrait perdre un peu de son lustre face à la multiplication récente des révélations de ‘Fake economic data‘, sur le trucage des chiffres de croissance régionaux. Toutefois, davantage que les niveaux absolus de croissance de l’économie chinoise, au sujet desquels chacun s’est fait sa religion, c’est le momentum que les marchés suivront. Or, celui-ci, est plutôt meilleur qu’attendu.

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Trois raisons pour lesquelles le vote de la réforme fiscale américaine risque de faire flop

Voilà enfin le premier grand projet de réforme fiscale de Donald Trump en passe d’être adopté avec une réponse des marchés digne des attentes, notamment en Europe. La logique ? On attend de cette réforme qu’elle stimule la croissance américaine, prolonge davantage un cycle déjà exceptionnellement long et offre de facto à la FED des moyens supplémentaires de normaliser sa politique monétaire. Sur le papier, l’adoption de cette réforme serait donc, non seulement positive pour la croissance américaine, mais également pour le dollar, retirant des marchés européens l’épine d’un euro trop précocement renchéri.

Il y a au moins trois raisons d’être prudent par rapport à ce schéma.

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L’acharnement de Bruxelles à l’égard de la France est-il justifié?

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Les nouvelles exigences de la Commission européenne à l’égard de la France ont assurément du mal à passer et représentent un risque évident pour les perspectives de croissance à l’heure où l’on souhaiterait, au contraire, que soit bichonnées les tentatives de reprise tout juste naissantes dans l’hexagone. Quelles sont leurs motivations, quels en sont les limites ?

Traité budgétaire européen : au-delà de la « règle d’or »

Curieux débat que celui sur le nouveau traité européen qui s’est focalisé sur la limite à 0,5 % de déficit structurel des finances publiques, en laissant totalement à l’écart la clause sur la baisse du taux d’endettement. Cette dernière, qui prévoit la réduction à 60 % du niveau des dettes publiques en vingt ans, a potentiellement pourtant, des implications bien plus contraignantes sur la gestion future des finances publiques. Identique pour tous les pays de la zone, quel que soit le niveau de dette initial, cette clause suppose des politiques incroyablement drastiques pour une large majorité d’économies. Au-delà du cas grec, extrême, elle supposerait que l’Italie, abaisse chaque année son niveau de dette de 3,3% de son PIB ; s’agissant de la France, l’effort serait équivalent à 1,5 % par an ; même l’Allemagne serait contrainte de trouver les moyens de réduire son taux d’endettement de plus d’un point par an… De quoi, assurément, laisser dubitatif.

Véronique Riches-Flores

Budget français : « 3 % en 2013, un objectif intangible” ?

A répéter à l’envi que l’objectif de 3 % de déficit public pour 2013 est intangible, le gouvernement français ne rassure pas tout le monde. Que les investisseurs apprécient, au point de payer pour détenir des titres de la dette française, est sans doute en partie le signe du succès de sa communication et l’on ne saurait que s’en féliciter en ces temps où de plus en plus de nos voisins n’ont accès au financement qu’à des conditions exorbitantes. Mais ne soyons pas dupes, la France n’y parviendra pas ! L’exercice déjà ambitieux au vu des perspectives de croissance officielles, respectivement 0,3 % et 1,2 % pour 2012 et 2013, deviendra impossible dès lors que l’économie évoluera en territoire négatif.

Or, après trois trimestres de stagnation, c’est bien par une récession que se soldera la détérioration persistante de l’activité depuis le début de l’été. Selon nos estimations, le taux de croissance du PIB s’établirait autour de zéro cette année et enregistrerait une baisse d’au moins 0,7 % en moyenne l’an prochain. La différence est de taille avec les prévisions actuelles du gouvernement à partir desquelles se basent aujourd’hui les hypothèses budgétaires pour 2012 et 2013 : avec un manque à gagner de respectivement 0,4 et 1,9 point de PIB, soit 2,3 points au total, l’effort nécessaire pour ramener le déficit à 3 % en 2013, initialement prévu à 2,6 % de PIB sur deux ans, s’élèverait ainsi à 3,6 points ! En d’autres termes, un effort inédit, au deux-tiers concentré sur l’année à venir, qui s’il venait à être réalisé, ferait de la France la championne de l’ajustement fiscal au sein de la zone euro… Le calcul laisse dubitatif. Le gouvernement s’apprête-t-il vraiment à tenter le diable ? Lire la suite…